Le baromètre 2023 du Groupe Cegos éclaire les défis majeurs auxquels sont confrontés les salariés et les RH face aux transformations actuelles. Entre la nécessité d'acquérir de nouvelles compétences, d'anticiper les mutations des métiers et de repenser les formations, le secteur professionnel s'adapte, innove et cherche continuellement à évoluer.
Transformation des métiers : la course aux compétences est lancée
Le Groupe Cegos a dévoilé son baromètre 2023, mené auprès de plus de 5000 salariés et près de 500 responsables RH, à travers neuf pays. Alors que les organisations font face à une profonde mutation, tant technologique que sociétale, quelle est la vision des acteurs du terrain ?
L'obsolescence, un défi à relever : L’intelligence artificielle, la data et les nouveaux modes de travail règnent en maître sur les enjeux de transformation repérés par les RH. Dans cette mouvance, près de 70% des salariés français anticipent une modification substantielle de leurs missions. Un chiffre qui monte à 74% à l'international. De plus, une inquiétude grandit : 30% des sondés craignent que leur métier ne soit menacé d'extinction. Face à la mutation, des solutions adaptée : Conscients de ces transformations, les RH ne sont pas en reste et prennent des mesures. 62% d'entre eux (en France) envisagent d'accompagner leurs équipes dans l'acquisition de nouvelles compétences, notamment digitales. Une démarche qui montre sa pertinence, puisque 69% des salariés français - et 85% à l'international - sont prêts à envisager une reconversion professionnelle pour donner plus de sens à leur carrière.
L'évolution de la formation : adaptabilité et individualisation au centre des préoccupations
Des besoins en décalage : Selon 41% des salariés français, l'offre de formation ne correspond pas toujours à leurs besoins réels. Qui plus est, 44% d'entre eux estiment que la réponse à leurs demandes de formation est souvent tardive. Les attentes des salariés : Ces derniers réclament avant tout des formations opérationnelles (51% à l'international) et interactives (41%). Ils recherchent ainsi une véritable valeur ajoutée, des compétences directement applicables sur le terrain. Les ambitions RH : Face à cette demande, les RH aspirent à proposer des parcours de formation plus personnalisés (47% à l'international). Ils envisagent également de s'appuyer sur les outils technologiques, notamment l'intelligence artificielle, pour adapter au mieux ces parcours.
Zoom sur la France : Entre dispositifs de soutien et enjeux de formation
Un financement stable mais une ouverture à l'externalisation : Alors que 6 entreprises sur 10 ont stabilisé leurs dépenses dédiées à la formation, 15% des RH ont opté pour l'externalisation de la conception de leurs dispositifs. Reconversion et employabilité, des sujets d'actualité : 81% des RH déclarent soutenir les reconversions professionnelles. Par ailleurs, les formations certifiantes et diplômantes apparaissent comme des outils précieux pour 40% des salariés soucieux de préserver leur employabilité. Le Compte Personnel Formation (CPF) : un enjeu de taille : 60% des entreprises se montrent prêtes à contribuer financièrement au CPF, optant pour une co-construction des parcours de carrière. Recrutement : des métiers sous tension : La tension est palpable dans certains secteurs, notamment l'informatique et le digital, où le recrutement d'alternants s'avère particulièrement complexe.
L'avis de la rédaction : Le digital, notamment à cause de la montée en puissance de l'IA, va prendre toujours plus de place dans les budgets formation (affaire d'up skilling comme de re skilling) : les prestataires de formation et de Digital Learning les plus dynamiques sauront saisir une opportunité qui sera sans doute durable. Du côté de l'entreprise, l'enjeu est de taille pour les Directions Formation qui, à l'évidence (selon les salariés) peinent à se mettre au rythme ou, tout simplement, à proposer des formations répondant aux besoins concrets du contexte. De là, le projet de personnaliser toujours plus les besoins, sans pour autant que cette personnalisation nuise au délai de réponse… Le remède serait dans le mal : toujours plus de Digital Learning, seul à même de concilier ces impératifs (c'est l'avis, raisonnable, des professionnels de formation) ?
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